Beethoven Virus (2008)
Pays : Corée du Sud
Cast : Kim Myung Min / Lee Ji Ah / Jang Geun Suk
Drama en 18 épisodes
Avis / Critique : Un drama sur la musique classique que j'attendais au tournant ! Après le drama japonais Nodame Cantabile, excellant par l'extravagance de son héroïne, la Corée se met aussi à promouvoir la musique classique à travers un drama... Classique ou digne d'intérêt ? Comment tout cela allait-il être amené ?
L'histoire au commencement
L'histoire commence en nous présentant Du Ru Mi, une jeune femme travaillant pour le maire. Celle-ci doit réunir un orchestre professionnel pour la ville. Malheureusement elle se fait extorquer l'argent qui devait servir à payer les musiciens. Ceux-ci décident donc naturellement de partir. Pour ne pas annoncer cette horrible nouvelle au maire, Du Ru Mi se lance à la recherche de musiciens quel qu'ils soit afin que le concert ait lieu comme prévu. Mais que dira l'exigent et très célèbre chef d'orchestre Kang Mae quand il verra tout ces amateurs ?
Avis développé - Attention Spoilers !!
(Pour ceux qui veulent lire un avis général (sans spoilers), rendez-vous tout à la fin de la critique au titre "Avis Résumé- Bilan")
Le trio phare
Le drama commence donc en nous présentant son héroïne dynamique et enjouée, prête à tout pour ne pas perdre sa place et monter un orchestre. Puis le Kang Mae chef d'orchestre arrive, un homme de glace au cœur de pierre et à la critique dure et facile. Tout le monde en prend pour son grade et le déteste. Il faut dire que le quadragénaire est particulièrement exécrable !! Mais lorsqu'il leur fait entrevoir les possibilités d'améliorations lorsqu'il conduit, une forme de respect s'installe. Kang Mae, s'installe alors chez Gun Woo, trompettiste de talent et jeune prodige possédant l'oreille absolue.
Une relation complexe et intéressante s'installe alors entre les ces trois personnages.
Gun Woo déteste Kang Mae et pourtant il finira par reconnaitre son talent et devenir son élève. Un sentiment d'admiration et d'envie de reconnaissance poussent Gun Woo vers Kang Mae, la recherche d'une figure paternel peut-être aussi ? En parallèle, Kang Mae envie le talent insolent de ce jeune pour qui tout parait si facile alors que lui a du travailler très dur pour arriver là où il en est. Un mélange de jalousie, de peur et en même temps l'attachement qu'il éprouve envers ce gamin qui lui fait face et se démène pour être à la hauteur de ses exigences.
Kang Mae est un homme dur et sévère jusqu'au bout ! Pas de retournement de situation énorme transformant le grand vilain en gentil agneau tout doux et romantique. Non rien d'aussi flagrant, par des regards, des façon d'être on comprend les sentiments de cet homme habitué à être seul et qui se retrouve soudain entouré de gens "vrais" qui ne le rejette pas malgré son sale caractère !! Beaucoup de sentiments passe de façon subtile. Et puis honnêtement, Kang Mae gentil, ça fait tout de suite très bizarre, non ?...
Deux hommes et une fille... On s'attendait forcément à l'éternel triangle amoureux classique dont tout le monde devine l'issue... Mais en fait la romance prend une tournure inattendue. -Attention spoilers- Comme vous avez pu sans doute le voir, Gun Woo et Du Ru Mi commencent à sortir ensemble. Gun Woo est très amoureux, attendrissant, on vit son côté naïf amoureux et aveugle surtout car nous spectateur, on sent bien que du côté de Du Ru Mi, ce n'est pas tout à fait la même chose. Et ce n'est qu'un peu plus tard que Du Ru Mi se rend compte de ses sentiments pour Kang Mae, -Fin spoiler- ce qui nous vaut de belles scènes très touchantes qui font mal au cœur. Des scènes intenses qui sont beaucoup plus proches de la réalité et loin des éternels clichés des dramas coréens. Ca fait du bien mais notre héroïne n'a pas choisit la voie la plus facile.
Premier point positif une romance qui sort un peu de l'ordinaire !
Les personnages secondaires pas si secondaires
Ensuite ce qui fait la force de Beethoven Virus ce sont ses personnages secondaires. Il s'agit d'un orchestre, on ne pouvait donc pas tourner seulement autour des trois personnages cités précédemment. Certains personnages de l'orchestre sont les second héros de l'histoire, d'autres sont seulement esquissés et pourtant tiennent une place importante car ils font parti de l'orchestre et existent donc à ce titre dans nos yeux, on les reconnait et on apprécie leur personnalité, alors que d'autres ne seront là que pour meubler et resteront complètement anonymes. Parlons donc de ses personnages importants :
- La violoncelliste Jung Hee Yun, femme au foyer qui pour respirer un peu et attirer l'attention de son mari décide d'intégrer l'orchestre. Vision d'une vie de famille où tout repose sur la femme sans que celle-ci ne reçoive jamais un tant soit peu de reconnaissance, étouffée par son quotidien et tous les sacrifices qu'elle a du faire pour sa famille. Cette femme réalise son rêve en s'opposant à son mari qui au lieu de l'encourager décide d'aller voir ailleurs. Ce qui nous amène à une scène de discussion et d'explications alors que depuis longtemps le dialogue était rompu dans le couple. L'actrice nous fait bien ressentir ce ras-le-bol accumulé depuis des années et toute cette frustration.
- Le papy Kim Gab Yong, qui autrefois jouait du hautbois dans un orchestre et Ha yi Deun, jeune flûtiste malpolie et boudeuse issue d'une famille pauvre. Ces deux personnages sont pour moi indissociables. On a là une très belle relation qui s'installe et qui nous tire des larmes à la fin du drama. Le vieil homme voudra aider la jeune fille mais ce ne sera pas une mince affaire vu son caractère électrique et rebelle ! Et là aussi au niveau des dialogues ça y va franco. On vit avec Yi Deun le drame de voir le vieil homme perdre la mémoire et régresser progressivement. Alzheimer touche un grand nombre de personnages âgées et le drama aborde un sujet délicat qui tient une grande place dans la société. Personnellement ce sujet m'a beaucoup touché. Et finalement grâce à grand-père, Yi Deun passe avec succès l'audition pour une bourse. Joie mitigée pour la jeune fille qui voit partir son ami pour une maison de repos loin de la ville, au même moment.
- Ensuite nous avons ce père de famille Park Hyuk Kwon qui après avoir perdu son emploi se lance à fond dans la musique soutenu par sa femme enceinte de leur second enfant. Personnage important, il est un des rares à vraiment se rapprocher du chef d'orchestre, il est aussi le seul à avoir été intégré au nouvel orchestre professionnel tenu par Kang Mae. Là aussi après l'accouchement de sa femme, la réalité rattrape la petite famille et nous offre une scénette que l'on ne peut que comprendre. Un moment émouvant, imprégné de résignation.
Il reste 4 autres personnages, dont le trompettiste avec son tic qui se veut la note d'humour sans doute, deux jolies violonistes et un beau garçon dont je ne me souviens plus l'instrument...
L'OST
Comme bande originale vous vous en doutez, nous avons droit aux grand classiques de la musique classique que même les novices doivent connaitre ! Mais la BO ne se contente pas de ses morceaux et est agrémentée des balades et musiques d'ambiance typiques des dramas coréens... je pense en particulier à cette chanson qui revient dans les moments triste et qui nous serre le cœur ! Beethoven Virus n'échappe pas à la règle avec Like a fool chanté par Tae Yeon (SNSD) qui fait son petit effet.
Parlons de ce qui fâche
On apprend très vite que Du Ru Mi va perdre totalement son oreille dans moins de 4 mois. Il y a plusieurs prémisses mais finalement elle retrouve toujours l'usage de son ouïe. Au début ça parait fulgurant et on s'attend vraiment à ce qu'elle n'entende plus rien. A moins que la traduction n'est pas été bonne, normalement elle aurait du perdre complètement l'oreille. Mais finalement, elle apprend la composition et entend grâce à un appareil auditif... Pourquoi cet adoucissement dans la chute inéluctable de sa maladie ? En tout cas l'évolution du personnage est bien marqué, enjoué au début, Du ru mi devient maussade et toujours sérieuse, le regard dans le vite. Ca fait peine à voir mais en même temps on admire son courage et sa ténacité face à sa maladie et aux réflexions blessantes de Kang Mae.
Seconde petite chose qui chiffonne... Bon on n'est pas dupe les scènes de l'orchestre sont pré-enregistrées et lorsqu'il y a des concerts en extérieur et que l'acoustique est celle d'une salle de concert... là ça sonne quand même bien faut, on veut bien y croire en intérieur mais une différence de rendu en extérieur aurait quand même été appréciable!
Et enfin la dernière : c'est la fin !! A la fin, le scénario commence à s'épuiser en utilisant le même schéma. Orchestre formé, orchestre en danger, on se bat... on a une légère impression de tourner en rond. Les épisodes passent très vite et on arrive à l'épisode 17 en se disant "c'est pas possible que ça finisse déjà, il doit se passer encore tellement de choses..." Et c'est là qu'est la déception : le dernier épisode qui se mord la queue. Donnant vraiment une impression de "bon il faut finir en beauté sur un élan happy end". Toutes nos attentes n'auront pas la fin que l'on aurait espéré et les évènements qui ont lieu font vraiment office de bouche trou et le drama se finit sans vraiment nous donner de réponse sur l'avenir de certains personnages principaux auxquels on est attaché...
Avis Résumé - Bilan
Très loin du style comique du drama japonais, Beethoven Virus arbore un ton beaucoup plus sérieux. Un très beau drama humain de qualité qui amène des choses différentes de ce que l'on voit d'habitude ! Une bouffée d'air frais ! Des relations entre les personnages parfois complexes et proches des réalités autant dans la romance qui ne suit pas les clichés du genre, que dans la vie de ses personnages secondaires confrontés à leurs problèmes quotidiens. Le tout servit par une jolie bande originale qui saura raviver l'intérêt de ceux qui l'écoute pour la musique classique, et qui sait, peut être provoquer des vocations chez certains ?!!
Plus qu'une romance, plus qu'une histoire sur la musique classique, un drama humain réellement digne d'intérêt où on ne s'ennuie pas !!
Luna Izumi
Trailer vo
Disponible en France chez Drama Passion
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