Suicide Club (2002)
Pays : Japon / Genre : horreur, mystère, drame / Durée : 1h44
Réalisateur : Sono Sion
Cast : Ryô Ishibashi / Masatoshi Nagase / Rolly / Saya Hagiwara
Résumé : Une vague de suicide plane sur Tokyo. Mode ou incidents commandités, des inspecteurs mènent l'enquête.
Avis : Un film qui n'est pas à la portée de tout le monde et qui laisse une sensation de malaise.
Le film ne nous fait pas attendre
pour entrer dans le vif du sujet. La scène d'entrée nous montre une station de
métro tout ce qu'il y a de plus banale mais où une scène horrible va se
produire. 54 lycéennes se tenant par la main sautent sur les rails au moment où
le train arrive. Dès lors, le sang coule à flot. Les inspecteurs retrouvent sur
les lieux un sac blanc contenant un étrange rouleau fait de morceaux de peau et
peu de temps après une source se faisant appelé Komuri leur donne
l'adresse d'un site internet semblant lié aux morts survenues dernièrement.
Ce qui est étrange c'est que la
musique choisit lors du premier suicide collectif est enjouée et chantante.
Elle dédramatise complètement la scène et les jeunes filles semblent s'amuser
en balançant leurs mains. Il y a ce contraste étrange entre la violence
visuelle de la scène et son ambiance sonore. Du coup à ce moment là, on aborde
sereinement la situation alors que plus tard on stressera juste à l'idée même qu'il
se passe quelque chose dans la gare durant la quête effrénée des policiers pour
arrêter un éventuel suicide collectif. Ainsi certaines scènes de la vie de tous
les jours deviennent beaucoup plus angoissantes et pesantes que celles beaucoup
plus violentes des scènes de suicide abordées de façon plus légères.
Le film évolue autour de cette
enquête qui nous emmène sur des pistes différentes au fur et à mesure que les
suicides se multiplient. Films d'horreur dans l'hôpital, film social sur le
mal-être des jeunes sur le toit d'un lycée, thriller lorsque Komuri se
fait kidnapper par des fous furieux revendiquant leur appartenance au suicide
club et qui nous gratifie d'une séquence musicale chantée... incursion dans les
médias avec le groupe Dessert et le questionnement sur soi lors de la
scène au théâtre. Les genres se succèdent et s'entremêlent.
Au final les policiers se lancent sur
la piste du suicide club qui est en réalité seulement une rumeur. Ils sont
ballotés tout comme les spectateurs et finalement l'échec de l'inspecteur
principal, joué par Ryo Ishibashi, est marqué de façon cruelle. Nous laissant
orphelin.
Des gens isolés. De moins en moins
de contact social dans un monde où entrer en contact est devenu apparemment si
simple (par internet). Rupture, incompréhension, pression constante de la
société qui met tous les jeunes en constante compétition. Pour quoi vivre ? ou
pourquoi ne pas mourir, après tout pourquoi pas ?
Je n'ai pas tout bien saisit mais le
message de la fin encore moins. Tout semble finalement provenir d'un groupe
d'enfant ? C'est assez étrange. Comment un tel groupe a pu se former avec des
façons si cruelles de procéder ? Les enfants, figure de l'innocence et de la
vérité, qui voient le monde tel qu'il devrait
être. Ils sont l'espoir pour l'avenir. Mais ont-il vraiment le recul nécessaire
pour amener les gens à réfléchir sur eux-mêmes ?
Au final, Suicide Club
nous entraîne dans un cauchemar sans fin, beaucoup de questions mais pas
vraiment de réponses. Un film à l'atmosphère sombre et pesante, doté d'une
photographie granuleuse. Un film qui ne laissera pas indifférent mais qui
nécessite un effort pour accéder au message que le réalisateur a voulu faire
passer au travers ses images.
Un film intéressant en soi mais pas
accessible facilement.
Luna Izumi
Trailer vosta
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