Haeundae (2009)
Titre international : The Last Day
Corée du Sud / Genre : Catastrophe
Réalisateur : Yoon Je-kyoon
Cast : Sol Kyung-gu, Ha Ji-won, Park Joong-hoon, Uhm Jung-hwa, Lee Min-ki
Résumé : Dans la ville côtière de Busan, en Corée du Sud, un géologue du centre de surveillance sismique s'inquiète des probabilités qu'un tsunami semblable à celui qui a touché les pays d'Asie du Sud le 26 Décembre 2004, ne déferle sur les côtes de son pays. Mais les autorités ne le prennent pas au sérieux, car cela reviendrait à insuffler un vent de panique sur la population ainsi que sur les millions de vacanciers qui peuplent les côtes de la ville en été.
Avis :
Avis :
Voici sous vos yeux ébahis le film le plus cher de l’histoire du cinéma coréen !! Jusqu’à ce jour tout du moins… Il s’impose comme la « superproduction hollywoodienne » coréenne de l’année 2009 ! Tant par son sujet et son budget que par le choix de ses acteurs.
Un casting qui vaut le détour !! On retrouve Sol Kyung-gu l'acteur de Public Enemy (et oui il faut croire que la version américaine est un remake d’un film coréen, une fois de plus… à confirmer cela dit) ; Ha Ji-Won, actrice avec laquelle le réalisateur avait déjà tourné Miracle on the 1st street et Sex is zero (et que l'on a vu dans 100 Days with Mr. Arrogant et BA:BO dont j'ai parlé récemment, ou encore Love so divine et Ditto dont je vous parlerais plus tard). Et surprise : Lee Min-Ki est lui aussi de la partie ! Ce beau jeune homme que l’on a pu voir au cinéma dans Romantic Island et à la télévision dans Evasive Inquiry Agency ou encore Really Really like you, nous fait l’honneur de sa présence ! On soupçonne une ruse pour attirer les jeunes filles !! Enfin peu importe, ça marche et c’est un plaisir pour tout le monde !!
Ce film porte le nom unique d’Haeundae. Je me suis longtemps demandée ce que pouvait bien signifier ce mot en coréen… mais en réalité il s’agit simplement du nom de la ville dans laquelle se déroule l’action, ni plus ni moins ! Titre bien plus approprié que celui choisi pour la sortie française du dvd : The last day, qui n’a pas vraiment de sens… peut-être a-t-il été choisi pour faire référence à son ‘homologue’ américain : Le jour d’après (The Day After Tomorrow). Mais même là, je n’en vois pas vraiment l’intérêt. En ce qui concerne la sortie dvd anglaise, le titre choisit est Tidal Wave ; effectivement le sujet est bien la catastrophe naturelle mais je trouve dommage de réduire le film seulement à la catastrophe, surtout au vu du peu de temps qu'il lui est consacré…
Ayant découvert que le titre original du film est le nom d’une ville je me suis demandée « pourquoi cette ville » ? Le scénariste et réalisateur Yoon Je-kyoon explique : « J’étais justement à Haeundae à l’époque (il parle du tsunami du 26 décembre 2004 survenu en Indonésie) et je me demandais ce qui arriverait si un tsunami comme celui-ci s’abattait sur cette plage qui voit passer chaque été environ un million de vacanciers. C’est ce qui a donné naissance au film. »
Haeundae n’est pas un film catastrophe comme les autres.
Le film commence sur un incident en mer. Les années passent et nous découvrons la ville et ses habitants. Yeon-hee, une jeune femme pêcheur essaye de tenir tant bien que mal son petit restaurant sans licence, s’attirant les foudres de la mère de Man-sik, qui tient un restaurant, bien légitime, au bord de la plage. Man-sik veille sur Yeon-hee depuis la mort de son père. Avec le temps, il en est tombé amoureux mais ses blessures passées l’empêchent d’exprimer son amour et il trouve dans l’alcool un certain réconfort. Le frère de Man-shik est sauveteur en mer et a une relation étrange avec une jeune fille fortunée et agressive… Enfin, Kim Hwi, notre scientifique divorcé fait face pour la première fois à sa fille qui ignore qu’il est son père…
Pourquoi ce petit chapitre décrivant brièvement les personnages ? Pour la bonne raison que l’aspect humain est un point extrêmement important, il prend à lui seul une grande partie de la narration ! Tant et si bien qu’on suit la vie des personnages tranquillement et leurs préoccupations nous accaparent tellement qu’on n’en oublie l’annonce de la menace imminente.
Haeundae nous fait aussi part de la situation économique de la ville. Les projets de restructuration exercent une pression sur Yoon-hee à qui l’on promet un restaurant dans le nouveau complexe mais qui refuse sans arrêt de vendre.
Et si l’idée d’une évacuation n’est pas prise aux sérieux c’est aussi parce que nous sommes en été et qu’il y a énormément de touristes sur la côte ! Le manque à gagner serait fortement préjudiciable à la ville et déplacer tous ces gens couterait bien trop cher ! D’autant plus que l’hypothèse d’un méga-tsunami n’est avancée que par un seul homme dont les théories sont réfutées par ses confrères. (Comme très souvent dans les films catastrophes)
Là où d’autres films du genre décrivent des catastrophes diverses se manifestant à plusieurs endroits du globe ou du pays concerné, Haeundae place l’action uniquement dans la petite ville portuaire de Busan sans jamais s’en éloigner et nous met face à une catastrophe unique et ponctuelle : un tsunami. Et c’est là qu’il se différencie de ses homologues. Dans le schéma classique, on observerait des prémices aux catastrophes à venir ; ici rien ne laissait présager l’arrivée de la vague par les habitants. C’est ce point qui fait la force du film, cette catastrophe qui arrive d’un coup, détruit tout sur son passage et repars aussi vite qu’elle est arrivée ! …nous laissant face à l’étendue des dégâts et dans le deuil des personnes auxquelles on s’était attaché… La vague apparait de façon brutale et on ressent autant la puissance de la nature que l'impuissance de l'homme face à de tels évènements...
A noter aussi, quelque chose que l’on voit rarement, pour ne pas dire jamais, dans ce genre de film : de l’humour. Le personnage de Oh Dong-choon échappe à la mort de justesse à d’innombrables reprises lors de la chute de grosses caisses venant d’un bateau en équilibre sur les câble d’un pont.
En ce qui concerne les effets spéciaux… Tout l’enjeu du film est là… c’était le risque à prendre ! Les coréens ont-il réussi leur pari ? Pour ma part j’estime que les effets spéciaux sont à la hauteur, d’autant plus que les délais dans lesquels ils ont dû les travailler étaient très justes. C’est crédible ! Même si par moments on sent bien qu’il s’agit d’effets, globalement le rendu est de très bonne qualité et nous fait oublier les parties plus faibles. De beaux efforts et de réels progrès dans le domaine pour le cinéma coréen. On est dedans et on y croit ! Que demander de plus ?
Le rythme général du film pourra en déstabiliser certains... En effet, comme je l’ai évoqué plus haut, on passe quand même plus d’une heure avec les personnages sans voir arriver de catastrophe naturelle quelle qu’elle soit. Alors soit on est dans le film et on se laisse porter par les évènements, soit, habitués des films américains, on se répète que l’on est devant un film catastrophe sans aucune catastrophe et du coup, on commence à s’ennuyer... Je me souviens m’être moi-même fait cette réflexion sûrement à un moment où j’ai du décroché de l’histoire. Les personnages qui criaient sans arrêt m'exaspéraient. J'ai failli me dire que ce film était une vraie catastrophe. Mais finalement, après mûre réflexion, c’est ce rythme qui donne toute la dimension humaine du film et appui la dimension tragique d’un tel évènement.
Par contre, il y a quelque chose à la fin du film que je n’ai pas réussit à saisir. Entre la fin de la vague et la cérémonie en mémoire des disparus, combien de temps s’est-il écoulé ? Un moment qui m’a gêné c’est celui où la petite fille, qui a perdu ses deux parents et les a vus mourir sous ses yeux, rencontre le petit garçon sur la plage, elle n’a pas l’air d’être triste et dit fièrement que ce sont ses parents qui l’ont sauvée… C’est pour ça que je me demande vraiment combien de temps s’est écoulé car cette petite fille n’avait pas du tout l’air traumatisée ou touchée par le drame. Et en fonction du laps de temps, c’est pareil, elle a réussit à retrouver sa grand-mère assez rapidement… Tous les moyens mis en œuvre pour secourir les gens et établir la liste des survivants sont passés à la trappe. Qu’ils n’aient pas voulu le montrer, ce n’est pas un souci mais dans ce cas qu’ils fassent comprendre clairement qu’il y a eu une grand ellipse temporelle. Le message qu’ils voulaient sans doute faire passer c'est que la vie reprend son cours quoi qu'il arrive...
D’un point du vu scientifique, la Corée est quand même bien moins sujette aux séismes que son voisin nippon. Espérons que cette fiction n’ait froissé personne au pays du soleil levant…
Pour résumer, nous voici face à un bon film qui a su se démarquer des films du genre par une approche sensiblement différente (par son côté humain) et plutôt audacieux (par le côté fugace d’un tsunami). Haeundae a su nous impliquer dans la vie de ses protagonistes et nous ancrer dans la réalité d’un tel « évènement ». Certains ne retiendront que le côté commercial et blockbuster, déplorant que le cinéma coréen essaye tant de se calquer sur le cinéma américain. (Enfin de mon point de vu, je me demande bien qui essaye de copier l’autre ? Vu le nombre de remakes américain tirés de films coréens…) Mais ce serait bien dommage de s’arrêter sur de telles considérations et de dénigrer ce film, car le but d’un film c’est d’être divertissant avant tout autre chose et Haeundae remplit très bien ce rôle !
Luna Izumi
Pour cette critique je me suis documentée grâce à plusieurs articles sur le sujet dont j'ai oublié de noter les références. Je m'excuse auprès de ces auteurs. Qu'ils n'hésitent pas à se faire connaitre s'il s'y reconnaissent.
Trailer vo
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